For Pascal Dombis, “crack” constructs a major paradigm of our time. Through the multiple ongoing crises – political, financial, technological and ecological – we observe that the entire Western environment seems to be in cracks: the world is cracking, Wall Street is cracking, God is cracking, man is cracking … and art is also cracking ! With this situation in mind, Dombis has collected hundreds of thousands of digital pictures that corresponded to Google searches for the word “Crack” in all the major languages. Dombis makes no selection of the pictures collected. He is not interested in their discrete particularities or aesthetic qualities, but in their excessive accumulation – as well as in the various mental scapes they conjure up. Here the Internet is exploited as a creative process. This excess of downloaded “Crack” images offer a wide range: from images of broken lines (wall crack, glass crack) through drugs, computer cracks and joke images showing ass cracks. To present this work, Dombis has conceived of a device composed of two screens mounted on two vibrating motors. The motor vibrations are randomly controlled in frequency and intensity. And their movements directly drive the image flow displayed on the screens: the more the motors vibrate, the faster the images are displayed. Ultimately, the “Crack” installation works as a projective mental test. The variation of image speed and the screen’s physical variations – along with the mechanical / analog noise produced – makes it possible for the viewer to immerse himself or herself in the cracks of our time.
Pour Pascal Dombis, la craquelure et la fêlure représentent un paradigme majeur de notre époque. Au fil des multiples crises, politiques, financières, technologiques, et écologiques, nous prenons conscience des fêlures profondes qui s’infiltrent dans les civilisations occidentales : le monde craque, le crach de Wall Street, Dieu craque, et l’être humain craque…. et l’art aussi ! Avec cette idée en tête, Dombis a rassemblé des centaines de milliers d’images numérisées obtenues par des recherches sur Google à partir du mot « Crack » dans les différentes langues européennes les plus parlées au monde. L’artiste ne fait pas le tri entre ces images, il ne s’intéresse pas à leurs qualités esthétiques ou thématiques intrinsèques, mais seulement à l’excès de l’accumulation obtenue, qui va d’images de lignes brisées (des fissures dans des murs, des bris de verre) jusqu’à des images montrant des raies de fesses (ass crack en anglais) en passant par la drogue du même nom ou des accidents de programmation informatique. Le support qu’il a choisi pour donner à voir son œuvre est fait de deux écrans montés sur des moteurs qui vibrent à un rythme qui est défini de façon aléatoire et dont la fréquence et l’intensité sont là encore laissées au hasard. C’est le mouvement et les spasmes de ces moteurs qui perturbent le flux d’images sur les moniteurs : plus les moteurs vibrent, plus le flot des images s’accélère. Et puis, cette installation craquante fonctionne aussi comme un test projectif pour le public. Les variations introduites dans la vitesse de projection des images et les vibrations elles-mêmes des moniteurs, accompagnées par les bruit mécanique et analogique afférents, rendent possible l’immersion totale du spectateur dans les fissures du temps présent.